mercredi 22 décembre 2010

Du rock de chambre pour soigner ses engelures

Carissa's Wierd...un de ces noms de groupe qui hantent articles et chroniques, sur le papier comme sur le net. Une référence récurrente dont on finit par penser qu'elle n'est sans doute que la caricature d'un genre de musique, un idéal type pratique pour le critique. La graine finit par germer et malgré l'appréhension, on écoute. On comprend alors pourquoi certains noms demeurent. Carissa’s Wierd n’existe officiellement plus depuis 7 ans. Mais, aussi indélébile qu'une déclaration d'amour adolescente gravée au couteau sur un banc public, la marque puérile mais authentique survit à l'épreuve du temps. Comme si il y avait sur cette bonne vieille toile une justice pour empêcher qu'elle soit recouverte à jamais par la mousse d'un foisonnement musical impitoyable.

Matt Brooke & Jennifer "Ghetto" Hayes


L’album Songs About Leaving (2002) de ce groupe de Seattle évoque l'indie le plus doux de Modest Mouse, l’intimité feutrée de The Notwist, la rage sourde de Swan Lake, les voix éthérées de Mazzy Star. Jennifer Hays chante Sofisticated Fuck Princess Please Leave Me Alone comme une Cat Power chanterait Ice Water perdue dans la brume. On pense à feu Sparklehorse en entendant la fusion de sa voix avec la voix masculine de Matt Brooke. Les morceaux rassemblent en toute (fausse) simplicité guitares, piano et batterie. Le tout est enrobé de magnifiques arrangements de cordes. Le groupe sort tout juste d'un long combat qui lui a permis de récupérer les droits de ces chansons, une nouvelle qui promet la réédition prochaine de leur albums...to be continued.


En écoutant des chansons telles que They’ll only miss you when you leave, on se met à rêver que Carissa's Wierd joue la bande son de nos voyages, de nos ruptures géographiques et sentimentales.

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