mardi 14 décembre 2010

Dieu benisse les clubs enfumés du sud de Londres

Le 2step ou UKgarage n'ont jamais été des genres qui m'aient vraiment intéressé. J'y avais jeté une oreille respectueuse lorsque j'avais découvert la dubstep, mais rien n'avait vraiment retenu mon attention. Pourtant, lorsque dans son mix pour Annie Nightingale, AC Slater a balancé Sincere de MJ Cole, j'ai immédiatement senti qu'il y avait la quelque chose qui me parlait, bien plus que toute l'avalanche de wooble wooble pseudo dubstep qui nous noie depuis quelques années. Le rythme syncopé et planant peut être,  qui tranchait radicalement avec le 4 to the floor qui semble conditionner toute musique électronique à vocation dansante depuis les débuts de la création. C'était une vraie libération, une redécouverte pour moi, d'un son que j'avais cru exclusif aux tracks de Horsepower Productions, pionniers du mouvement dubstep au milieu des années 2000. Degagé de cette nécessité abrutissante de balancer la basse la plus puissante du monde, MJ Cole pose doucement son ambiance, feutrée et lounge, avec une instrumentation et une partie vocale très proche de la deep house des années 80. On est en 1998, et l'electro n'a pas encore connu cette espèce de folie sursaturée des années 2000. Et c'est surprenant aujourd'hui de retrouver aux origines cet track, si jazzy, si élégante et pourtant si dansante.

Le premier single "Sincere" et l'EP qui suivra sont deux petites merveilles trop souvent oubliées dans le monde de l'electro. Tout le monde s'accorde à reconnaitre à MJ Cole son statut de précurseur du mouvement dubstep qui déferlera quelques années plus tard. Mais ici, les basses vrombissantes sont de trop, le producteur est ancien pianiste, et ca se sent. La mélodie est primordiale dans les premiers titres de MJ Cole, elle n'est jamais étouffée par une rythmique trop appuyée, un compresseur poussé à fond ou une basse à faire trembler les murs. Tout est la, mais tout est mesuré, et donne à chaque aspect une vraie valeur, un vrai rôle dans l'élaboration de ce groove surprenant et désarmant qu'on retrouve dans ces premières productions qui se révèlent des coups de maitre. Ensuite, dieu seul sait ce qui lui a pris, mais c'est globalement moins bon.

Links :
Mj Cole - Sincere
Mj Cole - Flava Fever
MJ Cole - Guilty

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire