dimanche 13 février 2011

De l'Onra(ge) dans l'air

S'accaparer un ordinateur en mode Gollum pour choisir de la musique provoque toujours chez moi un réflexe pavlovien de salivation intense (Dieu sait pourtant que les claviers n'aiment pas la bave). Ça fait aussi trembloter ma paupière gauche.

En soirée, j'aime mettre de la musique.
J'ai toujours trop d'idées, ou alors pas du tout.


Depuis un peu plus d'un mois c'est pire, je file sur Internet et je tape compulsivement «Onra». Onra est un artiste incroyablement prolifique, et sa discographie fait rimer quantité et qualité. De son vrai nom Arnaud Bernard (comment ça, ça casse tout ?), Onra est un producteur parisien qui met du hip hop dans tout ce qu'il mange depuis qu'il a 10 ans. [Avis à mes camarades toulousains : cet Arnaud Bernard n'a vraiment rien à voir avec la place toulousaine sur laquelle on vous vendra des clopes pleines de foin.] Je disais donc hip-hop, même si les goûts de cet excité de la platine sont en fin de compte emblématiques de l'éclectisme des artistes de la scène trip-hop : soul des années 80, bandes originales de films Bollywood, vinyles de musique traditionnelle vietnamienne, tout y passe. Sa musique pourrait être comparée à des artistes tels que Chinese Man ou Wax Tailor. Mais ça tape souvent un chouïa plus haut : les instrus d'Onra font penser à celles du génie J Dilla (qui réutilise ici le même genre de samples de musique asiatique) ou encore (soyons fous) à celle du tout aussi génial Flying Lotus.

Un petit air de Xavier de Rosnay...
mais c'est d'une toute autre french touch qu'il s'agit.


Notre chevelu français possède de toute façon sa touche à lui et le mieux que vous puissiez faire pour vous en rendre compte, c'est d'écouter ! Le dernier album d'Onra, Long Distance, se focalise sur le funk 80's et s'est ramassé un bon petit 8/10 par Pitchfork (ouais ok, ça veut rien dire mais en l’occurrence j'adhère). Pour les amateurs de soul on recommande chaudement l'album Tribute, premier opus qu'Onra a co-réalisé avec son ami Quetzal en 2006. Les deux lurons y font revivre quelques merveilles de la musique noire tout en rendant aussi hommage aux grands (Nina Simone, Dionne Warwick, Isley Brothers, Creative Source). Les amateurs d'un hip-hop plus axé world music feraient bien de se jeter sur son album Chinoiseries : un album qui réconcilie tellement le hip hop et la musique traditionnelle asiatique qu'il vous donnera même envie de sampler l'épicier chinois en haut de votre rue.

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