jeudi 24 février 2011

Crystal Fighters, le groupe le plus 2009 de 2011

La propension des groupes electro à se trouver un nom contenant le mot "Crystal" est assez surprenante ces dernières années, comme si ce simple substantif était de facto relié à l'univers et aux sonorités électroniques. Crystal fighters donc, à ne pas confondre avec Crystal castles, Crystal Stilts ou les plus sobrement nommés Crystal, est un petit groupe qui avait déjà fait une incursion dans nos ipods en 2009 dans la compilation Kitsune n° 7 avec la chanson Xtatic Truth.  Étrange mélange de sonorités, piochant sans trop complexer des mélodies sur instruments traditionnels et des sons de synthés très electro, Xtatic Truth se révélait au final un cocktail original et surpuissant, au point d'être surement la track la plus marquante de la compilation.


L'album Star Of Love sorti tout récemment décline la même recette tout au long de ses 11 tracks, avec efficacité et brio, en apportant un son résolument nouveau et estival. L'incorporation d'instruments et de sonorités analogiques au milieu d'une jungle de claviers et de synthés, qu'on aurait pu croire un peu hasardeuse, fonctionne de manière surprenante et donne à l'ensemble de l'album un cachet à mi chemin entre un groupe comme Tanlines et Delorean, pour l'énergie solaire qui semble se dégager de chaque chanson . On navigue sans problème entre pop et electro, les bonnes idées et les mélodies entêtantes se multiplient tout comme les références parfois surprenantes et décalées. Malgré tout, l'album reste d'une surprenante homogénéité et s'écoute de bout en bout sans jamais trahir l'esprit posé dès les premiers accords de Star Of Love, sautillant, joyeux et puissant. Car c'est peut être là le vrai talent de ces musiciens, leur incroyable capacité à systématiquement parvenir à faire décoller une track qui, dans les mains d'un autre, serait resté à son stade primaire : une simple mélodie plutôt jolie mais qu'on oublie vite. Mais les Crystal Fighters savent avec classe jouer sur les différents éléments qui composent leurs morceaux qu'on pourrait croire disparates et bordéliques pour finalement en tirer un ensemble cohérent et efficace, qui s'emballe rapidement et vous emporte sans que vous en ayez vraiment conscience.

Links :
Crystal Fighters - Xtatic Truth
Crystal Fighters - Champion Sound
Crystal Fighters - Plage

dimanche 13 février 2011

De l'Onra(ge) dans l'air

S'accaparer un ordinateur en mode Gollum pour choisir de la musique provoque toujours chez moi un réflexe pavlovien de salivation intense (Dieu sait pourtant que les claviers n'aiment pas la bave). Ça fait aussi trembloter ma paupière gauche.

En soirée, j'aime mettre de la musique.
J'ai toujours trop d'idées, ou alors pas du tout.


Depuis un peu plus d'un mois c'est pire, je file sur Internet et je tape compulsivement «Onra». Onra est un artiste incroyablement prolifique, et sa discographie fait rimer quantité et qualité. De son vrai nom Arnaud Bernard (comment ça, ça casse tout ?), Onra est un producteur parisien qui met du hip hop dans tout ce qu'il mange depuis qu'il a 10 ans. [Avis à mes camarades toulousains : cet Arnaud Bernard n'a vraiment rien à voir avec la place toulousaine sur laquelle on vous vendra des clopes pleines de foin.] Je disais donc hip-hop, même si les goûts de cet excité de la platine sont en fin de compte emblématiques de l'éclectisme des artistes de la scène trip-hop : soul des années 80, bandes originales de films Bollywood, vinyles de musique traditionnelle vietnamienne, tout y passe. Sa musique pourrait être comparée à des artistes tels que Chinese Man ou Wax Tailor. Mais ça tape souvent un chouïa plus haut : les instrus d'Onra font penser à celles du génie J Dilla (qui réutilise ici le même genre de samples de musique asiatique) ou encore (soyons fous) à celle du tout aussi génial Flying Lotus.

Un petit air de Xavier de Rosnay...
mais c'est d'une toute autre french touch qu'il s'agit.


Notre chevelu français possède de toute façon sa touche à lui et le mieux que vous puissiez faire pour vous en rendre compte, c'est d'écouter ! Le dernier album d'Onra, Long Distance, se focalise sur le funk 80's et s'est ramassé un bon petit 8/10 par Pitchfork (ouais ok, ça veut rien dire mais en l’occurrence j'adhère). Pour les amateurs de soul on recommande chaudement l'album Tribute, premier opus qu'Onra a co-réalisé avec son ami Quetzal en 2006. Les deux lurons y font revivre quelques merveilles de la musique noire tout en rendant aussi hommage aux grands (Nina Simone, Dionne Warwick, Isley Brothers, Creative Source). Les amateurs d'un hip-hop plus axé world music feraient bien de se jeter sur son album Chinoiseries : un album qui réconcilie tellement le hip hop et la musique traditionnelle asiatique qu'il vous donnera même envie de sampler l'épicier chinois en haut de votre rue.

mardi 8 février 2011

Le Stupeflip Crou ne mourra jamais.

Le stup est sûrement la meilleure chose qui pouvait arriver au monde en ces temps troublés. Face au capitalisme décadent et insidieux qui gangrène chaque jour un peu plus nos pauvres espoirs d'êtres humains, le stup semble la seule alternative valable au suicide et à la démence, malgré les similitudes notables de ces différentes solutions. Voila pourquoi après une longue attente, l'arrivée du 3eme album du Stup n'est pas un évènement à prendre à la légère, comme les médias occidentaux tentent de nous le faire croire en refusant à King Ju et à sa clique la couverture médiatique qui leur revient de droit. Dieu merci, John Lennon Is Dead se refuse au diktat de la pensée unique et vient dispenser la bonne parole aux foules apeurées et aisément manipulables : Tremblez bande de pucelles, ILS sont revenus.

 Le premier album du Stupeflip crou était une révélation, une immense claque dans la gueule pour le monde entier, poussant le vice jusqu'à envahir le plateau de Top of the Pop pour leur rappeler ce que c'était d'en avoir vraiment. La religion du stup était un album sans concession, qui donnait à voir aux pauvres ahuris que nous étions alors la grandeur et la puissance du stup, en tant qu'organisation religieuse absolutiste. Que dire du troisième? Sans tourner autour d'un concept clairement défini, l'album suinte le crou, et oscille allègrement entre ritournelle pop année 80 (Merci pop-hip) et violence musicale rap/rock, tout en allant parfois faire un tour vers les sonorités franchement electro/cold wave. On pense aux Residents, toujours un peu quand on écoute le crou, et puis rapidement on s'en fout, on pense au stup et puis c'est tout. Accouché dans la douleur, cet album qui aura mis longtemps à voir la lumière du jour est le digne descendant des précédents opus, dont il semble prendre la suite directe. Les lyrics de Ju sont toujours excellents, au vitriol et à mi chemin entre foutage de gueule et désespoir total.  Les titres comme "la Menuiserie" ou "Stupeflip Vite" respirent le glauque et le dégueulasse, la peur et la folie. Le reste de l'album ne détone pas, et on retrouve au fil des chansons tout le petit univers du Stup, sa religion, ses membres éminents, ses nouveaux membres, et même une chanson dédiée à Mylene Farmer. Des guitares qui grincent, des gens qui crient et des basses qui claquent, on en demandait de toute façon pas plus. On regrettera peut être les quelques trips pop acidulés façon Pop-Hip, mi-serieux mi-relous. Mais c'est le prix à payer pour le reste de l'album, qui est lui irréprochable. Stupeflip, c'est un peu le seul groupe francophone que j'accepterai de défendre corps et âme, quoiqu'il arrive et quelles qu'en soient les conséquences. Ils le valent bien.


Links :
Stupeflip - La Menuiserie 
Stupeflip - Stupeflip Vite (Rutube mon gars, respecte.)
Le site officiel du Stup, pour acheter l'album comme une petite groupie consommatrice

jeudi 3 février 2011

The Wendy Darlings : Meilleur groupe de Pop-Rock du monde depuis 1492.

Il est assez rare que je puisse dire d'un groupe actuel "j'ai tous leurs vynils" en sautillant comme une groupie frénétique, cela me manque d'ailleurs terriblement dans la vie de tous les jours. C'est pourtant une des multiples qualités des Wendys Darlings, petit groupe de rock clermontois à tendance retro pop, qui a probablement du sortir un cd ou deux, mais dont je ne possède que deux 45 tours que j'ecoute regulierement, chose rare pour ce genre de support certes mignon mais tout de même assez contraignant.. Quelque part entre les Moldys Peaches (Pour le coté garage/chaotique) et Pavement ( Pour le coté euh... garage/chaotique aussi.), les Wendy Darlings dispensent une énergie surprenante et communicative dans des riffs d'une efficacité rare. Mais tout aussi à l'aise avec les balades les plus pop, le groupe fait preuve d'un sens surprenant de la mélodie entêtante et de la ritournelle que l'on retient trop facilement, au point qu'on pourrait presque leur en vouloir de s'introduire avec une telle persistance et une telle facilité dans nos esprits.
Attention, il semblerait que beaucoup de groupes utilisent le nom The Wendy Darlings. Méfiez vous des imitations !

Un petit univers à mi chemin entre le SM et le rose bonbon, follement sixties sans jamais être ringard, les Wendys Darlings réalisent l'exploit de me faire trouver la langue allemande sexy, ce qui relève du miracle tant mon aversion pour le vocable germanique est grande. Bien sur, tout n'est pas parfait. On sent ici et la quelques petits tâtonnements, un enregistrement un peu chaotique, des voix pas toujours très justes, et des performances sur scène mémorables à défaut d'être techniquement irréprochables... Mais loin de nuire à l'ensemble, tout ça rend le groupe un peu plus chaleureux, vivant et authentique. La voix inimitable de la chanteuse, qu'on croirait née pour chanter dans un groupe de ce genre, des instrus simples et efficaces qui fonctionnent à chaque fois, cela peut sembler trop beau pour être vrai mais pourtant les Wendys semblent avoir trouver la recette magique pour systématiquement éviter d'être chiant. Ces gens la jouent du rock, avec tout ce que ça implique d'approximation, d'énergie et de joie de vivre, sans jamais chercher à "trop en faire" et c'est une qualité suffisamment rare pour être mentionnée aujourd'hui.

Links :
The Wendy Darlings - Enormous Pop
The Wendy Darlings - Kojak sucks lollipops in HELL
The Wendy Darlings - Sunday So Bored
Un myspace rempli de musique , rien que pour vos beaux yeux.

dimanche 30 janvier 2011

Fear and Loathing in Outer Space

Selon la bio qu'on peut lire sur son SoundCloud, Mr Gonzo sort d'un univers de science fiction disco et l'onde de choc provoquée par sa collision avec la planète terre aurait généré une telle puissance funky qu'il aurait décidé de prendre le contrôle de notre monde via ses productions. Soit. Dieu merci, je ne suis pas journaliste reconnu, je ne suis donc pas tenu par la déontologie d'aller vérifier ces informations avant de les retranscrire ici. Je compte donc sur la bonne foi de ce producteur parisien dont on entend parler un peu partout ces derniers temps. De toute manière, un producteur de french house qui affiche dans son pseudo une parenté directe avec Hunter S Thompson ne peut être foncièrement mauvais et il serait absurde de remettre en cause sa  bonne volonté.
Non ça n'est pas une photo de l'artiste, mais j'en ai pas trouvé et il est temps que ce blog souffre un peu de ma passion pour les marionnettes. Tremblez.

L'EP Extended Play Area sorti il y a bientôt un mois est un pur concentré de basses funkys, de filtres et de samples discos. Le son est maîtrisé, dansant sans jamais tomber dans la facilité, parfois lounge et parfois furieusement funk, alternant entre les basses puissantes et la légèreté des samples retros et guitares 80's. Les tracks posent une ambiance, un univers pop et coloré, joyeux sans non plus tomber dans la niaiserie. On pense aux atmosphères estivales de Delorean ou de Crydamoure, gage de qualité à défaut de révolution musicale.  Mais si l'EP est indiscutablement une petite merveille, le reste des productions n'est pas en reste. Pour Bad Robot, Gonzo s'ecarte de la recette miracle d'Extended Play et s'essaie avec succès aux joies de l'arpège synthé kitsch, versant obscur mais non négligeable de la french house. Le résultat est une réussite totale, qui réussit l'exploit de ne pas me dégoûter malgré mon aversion pour ce genre de facilités musicales. En revanche, ses remix et la mixtape laissée en libre écoute sur Soundcloud ne sont pas franchement marquants et semblent perfectibles, la faute à certaines transitions qui laissent à désirer. On excusera de toute manière ces quelques tâtonnements puisque l'artiste se rattrape en parsemant le mix de samples de Street Fighter 2, recours facile mais incroyablement efficace pour convaincre les geeks dans mon style. Un producteur à suivre donc, qui semble en plus avoir l'élégance de remercier systématiquement les auditeurs qui commentent ses production, preuve d'une gentillesse infinie et/ou d'une intelligence largement supérieure et radicalement différente de tout ce que la planète terre a pu connaître jusqu'à aujourd'hui.

Links :
Mr Gonzo - Magic Cherry
Mr Gonzo - Swimming Pool
Le Soundcloud de Mr Gonzo, où vous pourrez tout écouter peinard

mardi 25 janvier 2011

Soul puissante et voyage temporel (Encore !)

Il faisait chaud en cette magnifique journée de mai 2010, j'étais en plein partiels, et histoire de me donner du courage, je fouillais avidement dans les immenses piles de vinyles qui occupent ma cave avec le secret espoir de trouver un truc cool à m'écouter, un vrai son de la grande époque des sixties comme on en fait plus aujourd'hui. Ma main se posa par le plus grand des hasards sur "100 days 100 nights", et le nom de Sharon Jones m'évoqua vaguement quelque chose sans que je ne puisse identifier avec certitude quoi. Le look résolument rétro de la pochette acheva de me convaincre que c'était sûrement la pépite tant recherchée, et je m'empressais de monter écouter l'album dans ma chambre, en me plongeant dans mes révisions. Hélas, rapidement, toute ma concentration fut drainée par le son incroyable qui sortait de mon lecteur Vynil, qui est pourtant loin d'être une merveille de la technologie.  Basses puissantes, cuivres de rêves, je me sentais projeté à travers le temps, 30 ans en arrière, quelque part entre Isaac Hayes et Otis Redding, avec ce je ne sais quoi d'Aretha qui se rappelait à mon bon souvenir.Je me répétais en écoutant l'intro de Nobody's baby que Tarantino n'aurait sûrement pas renié un truc pareil pour Jackie Brown. Sharon Jones, visiblement 60 ans sur la pochette, devait être une vraie, une pure, sans hésiter.  Mais les Dap kings... Ce nom m'était étrangement familier lui aussi. Et soudain, la révélation : Les Dap Kings etaient les musiciens d'Amy Winehouse durant sa tournée et l'enregistrement de son album. Ah Pime Taradox ?
Photo de famille, c'en est presque touchant.

La vérité, c'est que l'album "100 days" est sorti en 2007, au beau milieu d'un énième "grand retour de la soul music" que tentaient de nous vendre les majors à grand renfort de Duffy, Amy Winehouse et autres copie carbones. Voila qui foutait un peu en l'air ma quête (stupide je l'avoue) d'authenticité, mais qui me laissait néanmoins avec quelques interrogations et un album grandiose sur les bras, ce qui n'est pas si terrible quand on y réfléchit. Sharon Jones, née en 1956, ne parvint pas à percer dans les années 70 et dut mettre sa carrière entre parenthèse, exerçant des petits boulots en attendant de saisir l'opportunité qui la ferait connaître au public. Ce ne sera qu'en 96 qu'elle se relancera dans la chanson et elle devra attendre 2002 pour rencontrer le succès aux cotés des Dap Kings grace à l'album "Dap Dippin with Sharon Jones and the Dap Kings" puis une vraie reconnaissance avec ses albums suivants. Après 20 passés comme surveillant pénitentiaire et convoyeur de fonds, Sharon Jones revient à la soul music, son domaine de prédilection, et a dans la voix cette puissance et cette sobriété qui manque à tant d'autres.



Links :
Sharon Jones & the Dap Kings - Nobody's Baby
Sharon Jones & the Dap Kings - 100 Days, 100 Nights
Sharon Jones & the Dap Kings - Let Them Knock

dimanche 23 janvier 2011

News en vrac ! #1

Voici des infos d'une actualité aussi chaude qu'un appareil à raclette. Johnlennonisdead se charge de coécrire un petit topo épileptique, pour les agités de la souris ou les kamikazes qui auraient décrété que les soldes c'est aussi un bon moment pour claquer de la thune pour la musique.


On commence avec The Kills qui annoncent un nouvel album, Blood Pressure, pour début avril. Joie. Avis aux amateurs des vénéneux rockeurs, ces derniers seront justement à Paris pour la sortie de l'album et passent au Bataclan le 6 Avril : les billets sont en vente depuis le 21 Janvier. On continue avec des news de l'aventureux Phillipe Zdar, éminent membre de Cassius et producteur du dernier album de Phoenix (ainsi que de Cut Copy ou encore Chromeo), qui a bossé sur le dernier album des Beastie Boys, Hot Sauce Comittee. Ce qui ne ravit pas tous les fans des Beastie Boys de la première heure d'ailleurs...des fans déjà agacés par le fait que l'album est repoussé depuis deux ans et ne sortira qu'au printemps prochain. Des fans qui avaient aussi été inquiétés par l'état de santé d'un des trois Beastie Boys, Adam Yauch, qui a avoué être touché par un cancer il y a 2 ans. La guérison de ce dernier a heureusement été confirmée il y a un peu plus d'un mois ! Une nouvelle déterminante pour la suite de la carrière du groupe !




Pour les bouffeurs de Télérama fans d'art contemporain en noir et blanc : l'énigmatique teaser de Lykke Li, qui danse et tombe dans le sable, publié hier. Pour continuer à parler des jolies filles bizarres, Alice Glass, (excentrique punkette-game boy de Crystal Castles qui fait fantasmer les geeks du monde entier), a trop fait la mariole sur scène et s'est ruiné la cheville. Elle est hospitalisée à Tokyo depuis hier. Dans le genre excentrique aussi, on avait plus beaucoup de news de la jolie Amy Winehouse (qui ne s'est toujours pas étouffée dans son vomi). C'est désormais chose faite (pas le vomi, les news) : on apprend notamment que son prochain album est terminé, et qu'il comprendra un duo avec Cee Lo Green, le Nina Simone de la gente masculine. En parlant de Cee Lo Green, quid de son pote touche à tout et usine à tubes, Danger Mouse ? Le producteur de génie s'était associé au compositeur italien Daniele Luppi il y a quelques mois et avait recruté Jack White et Norah Jones (?!) pour l'album Rome : celui ci semble maintenant presque terminé, mais sa sortie est repoussée au 9 mai. Quelques extraits ici pour les curieux.
Danger Mouse, Norah Jones, Daniele Luppi, Jack White : la fine équipe.


Dans un tout autre registre, les trublions perchés d'Animal Collective annoncent une tournée en Europe ! Malheureusement, pas de date prévue en France. Va falloir se rabattre sur la Belgique ou d'autres contrées barbares et éloignées d'Europe de l'est, comme l'Allemagne. Pour les masos : la programmation du festival de Coachella a été publiée il y a 2 ou 3 jours. On regarde l'affiche et on pense : maman pourquoi c'est si loin la californie ? On termine ce marathon (ouf) avec une info très john-lennon-is-dead : Yoko Ono vient de céder les droits de lettres de John Lennon, qui vont désormais pouvoir être publiées.


Quelques mixtapes sympas pour travailler sans être obligé de tripoter son ipod toutes les 15min pour changer de chanson :


- Winter in Detroit's Ghetto, de la house qui tache par Valcorm
- Une mixtape de house et de Uk Garage, par Oris Jay


Pour finir, quelques tracks cools qui sont apparues ces derniers temps mais qui nous motivent pas suffisamment pour qu'on ponde 2000 signes dessus :


-Connan Mockasin - It's Choade My Dear : Une bien jolie chanson qui respire étrangement les 90's et les smashing pumpkins. La nostalgie m'etreint, même si les autres chansons sont vachement moins biens.


-Moulinex - "Love it is, Then" extrait du nouvel EP. Ouais c'est bien ouais. Pas la track du siecle mais ca se laisse ecouter.


-Siriusmo - Feromonikon Du 100% Siriusmo, unique et reconnaissable entre 1000. Par contre on m'informe qu'il produit quelques tracks pour le prochain album de Yelle, personne n'est parfait. Souvenez vous, après tout le dernier album d'Alizée a été produit par des gars du fameux label Institubes comme Chateau Marmont...


-Stranded Horse-Shields Yann Tambour, le surdoué qu'on appelait avant Encre s'arme de sa kora et sort son deuxième EP sous le nom de Stranded Horse : attention, qualité !


A la prochaine pour plus d'articles et d'autres pelletées de niouzes !

vendredi 21 janvier 2011

R.I.P. Trish Keenan

Il y a quelques jours, Trish Keenan, 42 ans, chanteuse du groupe Broadcast nous quittait, foudroyée par une pneumonie. Depuis sa naissance au milieu des années 90, le groupe qui n'a cessé de se désintégrer en perdant ses membres un par un. Avec la mort de Keenan, c'est l'âme de Broadcast qui s'envole pour de bon.


Les anglais de Broadcast constituaient depuis plusieurs années un des groupes incontournables de l'éminent label Warp. Appartenir à cette écurie de Sheffield est déjà gage de qualité, mais c'est en écoutant un album tel que Tender Buttons qu'on comprend que le groupe est en fait plus que ça. Broadcast est un groupe pionnier dont la musique est une pop fantomatique et écorchée vive, qui malgré ses sons dissonants ou stridents fait toujours la part belle à la mélodie et à l'intimisme. Le groupe fait penser à d'autres formations telles que Stereolab ou encore Lali Puna. Lali Puna et Broadcast sont d'ailleurs deux des groupes préférés du chanteur de Radiohead, Thom Yorke, et Broadcast a également été encensé par Matt Groening, créateur de ces bon vieux Simpsons. De grand noms qui ont crié tout haut leur coup de coeur, mais qui n'ont pas empêché Broadcast de rester relativement méconnu jusqu'à la disparition de sa chanteuse.

Armez vous d'un masque, d'un tuba et d'une éventuelle boîte d'anti-dépresseurs, et plongez dans Broadcast, on vous recommande chaudement les albums Tender Buttons et Work And Non Work.


There are tears in the typing pool,Trish Keenan is dead, vive Broadcast.


mardi 18 janvier 2011

Un javelot aromatisé au LSD

Wow ! Voici le genre de javelot par lequel on aimerait se faire transpercer un peu plus souvent ! Difficile de s'attendre à autre chose que de la médiocrité quand on a à faire à un énième groupe lo-fi, qui vient qui plus est d'un Brooklyn dont le foisonnement musical est blasant ! Difficile d'être rassuré à la vue d'une énième pochette aux couleurs criardes telle que celle de No Màs...Mais les deux allumés de Javelin ont un son bien à eux ! No Màs est un album joyeusement psychédélique, la pop funky d'une classe maternelle qui aurait abusé de cookies aux ingrédients mystèrieux...Ce kitsch peut aussi faire penser aux jingles de chaînes de télé-achat, ou encore, pour finir à la bande originale de quelques films pornographiques vraiment mauvais (…).

La pochette de No Mas qui respire la sobriété.

Cependant, je vous rassure, en écoutant Javelin on pense aussi à d'autres groupes, des incontournables pour tout junkie qui se respecte comme The Avalanches, ou encore Neon Indian. Les deux gus se réclament d'ailleurs plutôt du sampling et du hip-hop, fans qu'ils sont des productions de Girl Talk  et de J Dilla (comme on les comprend). La fraîcheur du Javelin de Brooklyn est pénétrante (pardonnez la métaphore phallique, je n'arrive pas à me faire au nom de ce groupe), un kitsch assumé qui fait du bien quand on est fatigué du psychédélisme des groupes qui joue la carte du revival 70's. Et puis mieux vaut écouter la musique d'heureux drogués que d'essayer d'esquiver la dépression hivernale en gobant les produits des vilaines industries pharmaceutiques.

Non ? 

  

samedi 15 janvier 2011

La minute street credibility, pour les purs

Il arrive un moment dans la vie de tout blog musical qui se respecte ou celui ci se doit de défendre sa crédibilité ghetto par tous les moyens. Parce que, peu importe le fait qu'on ne soit finalement que de sombres hipsters barbus pourris de musique psychédélique et de guitare folk, on a tous dans notre cœur un peu de béton et des barres HLM qui nous bouchent l'horizon. Alors on représente, tant bien que mal, chacun à sa manière : certains attribuent 10/10 au dernier Kanye West par exemple. Mais nous sur John Lennon is Dead, on préfère vous parler d'un album sorti il y a un moment, Modonut, par Mr Modo et Ugly Mac Beer.


Les instrus de hip hop sont toujours un domaine hasardeux. Il ne suffit pas d'avoir le bon sample, la bonne technique ou le rythme, il faut ce je ne sais quoi pour passer d'une simple instru bateau destinée à soutenir le flow d'un rappeur plus ou moins doué à un vrai beat puissant et posé qui vous fait plisser les yeux comme des amateurs de jazz en transe. A cet exercice, les deux comparses Mister Modo et Ugly Mac beer se défendent plutôt bien : Pas de fautes de style dans Modonut, sorti il y a deux ans déjà, en plein boom de ce genre de sons. Passé un peu inaperçu parmi des producteurs mieux etablis tels que Wax Tailor ou Mr Scruff, cet album n'a pourtant rien à envier à ses concurrents : les samples soul tout droits tirés des classiques des années 70 et des films de la blackxploitation font la part belle aux guitares funkys et aux cuivres qui claquent. Par dessus tout ca, les parties vocales de Jessica Fitoussi font merveille, rappelant Alice Russels ou bien Charlotte Savary, mais avec cette puissance vocale et cette classe qui fait souvent défaut à ce genre de chanteuses. L'album est long, comptant une trentaine de tracks de longueurs variables, partagées entre skits transitionnels et vrais morceaux construits, et on doit admettre que certaines étaient peut être superflues, ce qui nuit probablement à l'unité de l'ensemble. Mais les quelques moments de gloire qui émergent régulièrement de cet impressionnant mélange d'influences et de sons valent bien quelques égarement maladroits de temps à autre. Modonut est un album à laisser tourner, tourner encore jusqu'à saisir la vertigineuse efficacité de ses beats retros et de ses samples funkys.

Links
Mr Modo/Ugly Mac Beer/ Jessica Fitoussi - Not Afraid
Mr Modo/Ugly Mac Beer - When my beat goes on.

dimanche 9 janvier 2011

Lynchage musical : les tourments sonores de David.

David Lynch est un ovni parmi les réalisateurs connus. Là où la plupart des wanabee cinéastes amateurs hipsters accumulent les courts obscurs et vaguement conceptuels ennuyeux, Lynch a réussi l'impensable : produire une chiée de longs métrage difficilement compréhensibles et angoissant, sans pour autant tourner le dos au succès populaire et critique. Bien sur, vous pouvez sans trop de honte détester son oeuvre, mais il est difficile de nier l'impact de films comme Mulholland Drive, Blue Velvet ou bien l'influence de la série Twin Peaks sur les productions de ces dernières années. On aurait pu croire qu'il allait se contenter d'être doué pour un domaine et continuer tranquillement à faire des films bizarres en engrangeant de jolies récompenses à empiler sur sa cheminée, mais non. David Lynch a annoncé récemment qu'il allait sortir un album solo d'electro pop. Ne nous méprenons pas, l'homme n'en est pas à son coup d'essai dans le domaine musical et a déjà collaboré ou travaillé sur des albums, mais jamais seul, préférant apparaître le temps d'un duo ou en guest star. Mais on pouvait être assez curieux de ce qu'allait donner l'univers torturé et angoissant de Lynch une fois transposé en musique et non plus en image.

La bande son parfaite pour la salle d'attente de l'enfer
Les deux premiers morceaux mis en avant fin 2010 donnent un premier aperçu de ce que sera l'album, et c'est plutôt de bon augure : A mi chemin entre Crystal Castles et MGMT, What a Good Day Today surprend par ses sons très actuels, ses claviers et sa voix modifiée. Les paroles mi ironiques mi inquiétantes contrastent avec la mélodie très pop, entrecoupée par moments de coups de feu et de sons étranges. Tout se joue ici sur cet espèce de paradoxe absurde et cruel qui structure l'ensemble du morceau. L'autre morceau, I Know, fait immédiatement penser au trip hop de Portishead, à cette ambiance pesante et lointaine, que ce soit dans la voix modifiée de Lynch, le sample de guitare ou les basses lourdes et puissantes. Le morceau rappelle immédiatement l'atmosphère étrange de la chambre rouge de Twin Peaks, et colle merveilleusement bien à l'univers de Lynch. Si le premier morceau reste sympathique et très agréable, I Know nous expédie dans quelque chose de bien plus intéressant, un univers qui prend son temps et impose son rythme sans aucune faute de goût ni aucun écart maladroit. Si l'on se fie à ces deux premiers extraits, on se doute que l'album de Lynch ressemblera plus à un patchwork maîtrisé de toutes ces influences musicales qui semblent s'imposer comme évidentes dans l'univers du réalisateur. Pourtant, si l'ensemble des pistes dégagent cette même aisance et ce je-ne-sais quoi de si particulier, alors on peut espérer une vraie petite merveille pour 2011.

Links :
David Lynch - I Know
David Lynch - Good Day Today

mercredi 5 janvier 2011

Starkey : Solutions auditives pour fan de dubstep

Les cieux sombres de la dubstep révèlent parfois des pépites étonnantes. Loin de l'Angleterre, lieu de naissance du mouvement, Starkey, producteur américain originaire de Philadelphie, vient faire souffler un vent nouveau loin des productions lourdes de basses tremblantes aujourd'hui légions, tout en gardant ses distances avec les productions parfois lounge et posées des débuts du mouvement. Starkey se distingue en laissant une place prépondérante à la mélodie dans un style de musique souvent dédié à la recherche de puissance sonore avant tout. Si les distorsions caractéristiques du genre sont bien la, les lignes mélodiques et claviers viennent se surajouter à cet ensemble, pour donner un résultat finalement assez planant, le contraste violent entre les graves surpuissantes et les claviers semi-effacés donnent une étrange sensation d'apesanteur. Les influences sont nombreuses, presque omniprésentes, et on reconnaît ça et la une montée d'arpèges façon "Midnight Request Line" de Skream, ou bien une ligne repiquée au "Serenity" de Popof.

Pochette de l'album Ephemeral Exhibits
L'album "Ephemeral Exhibits" semble d'ailleurs se rapprocher des sonorités du premier album de Skream, les claviers cheaps et les sons fruity loops côtoyant sans heurts les samples vocaux typique de l'UK garage et les basses imposantes, qui savent s'absenter pour vous laisser profiter quelques instants de votre chute libre, avant de vous récupérer en douceur quelques mesures plus loin. Étrangement lumineux, ce qui n'est pas un qualificatif commun dans le monde obscur et nocturne de la dubstep, l'album semble se nourrir de tous les principaux artistes de la scène anglaise, mais apporte de nouvelles images, de nouvelles évocations à un genre qui commence à s'essouffler et à ressasser sans cesse les mêmes routines. Starkey ne vous fera pas soudainement adorer la dubstep si ce genre vous horripile, mais si comme moi vous avez passé les dernières années la tête entre Skream, Rusko et autres Horsepower productions, vous devriez y trouver votre compte.

Links :
Starkey - Gutter Music
Starkey - Spacewalk
Starkey - Miracles