La propension des groupes electro à se trouver un nom contenant le mot "Crystal" est assez surprenante ces dernières années, comme si ce simple substantif était de facto relié à l'univers et aux sonorités électroniques. Crystal fighters donc, à ne pas confondre avec Crystal castles, Crystal Stilts ou les plus sobrement nommés Crystal, est un petit groupe qui avait déjà fait une incursion dans nos ipods en 2009 dans la compilation Kitsune n° 7 avec la chanson Xtatic Truth. Étrange mélange de sonorités, piochant sans trop complexer des mélodies sur instruments traditionnels et des sons de synthés très electro, Xtatic Truth se révélait au final un cocktail original et surpuissant, au point d'être surement la track la plus marquante de la compilation.
L'album Star Of Love sorti tout récemment décline la même recette tout au long de ses 11 tracks, avec efficacité et brio, en apportant un son résolument nouveau et estival. L'incorporation d'instruments et de sonorités analogiques au milieu d'une jungle de claviers et de synthés, qu'on aurait pu croire un peu hasardeuse, fonctionne de manière surprenante et donne à l'ensemble de l'album un cachet à mi chemin entre un groupe comme Tanlines et Delorean, pour l'énergie solaire qui semble se dégager de chaque chanson . On navigue sans problème entre pop et electro, les bonnes idées et les mélodies entêtantes se multiplient tout comme les références parfois surprenantes et décalées. Malgré tout, l'album reste d'une surprenante homogénéité et s'écoute de bout en bout sans jamais trahir l'esprit posé dès les premiers accords de Star Of Love, sautillant, joyeux et puissant. Car c'est peut être là le vrai talent de ces musiciens, leur incroyable capacité à systématiquement parvenir à faire décoller une track qui, dans les mains d'un autre, serait resté à son stade primaire : une simple mélodie plutôt jolie mais qu'on oublie vite. Mais les Crystal Fighters savent avec classe jouer sur les différents éléments qui composent leurs morceaux qu'on pourrait croire disparates et bordéliques pour finalement en tirer un ensemble cohérent et efficace, qui s'emballe rapidement et vous emporte sans que vous en ayez vraiment conscience.
Links :
Crystal Fighters - Xtatic Truth
Crystal Fighters - Champion Sound
Crystal Fighters - Plage
jeudi 24 février 2011
dimanche 13 février 2011
De l'Onra(ge) dans l'air
S'accaparer un ordinateur en mode Gollum pour choisir de la musique provoque toujours chez moi un réflexe pavlovien de salivation intense (Dieu sait pourtant que les claviers n'aiment pas la bave). Ça fait aussi trembloter ma paupière gauche.
En soirée, j'aime mettre de la musique. J'ai toujours trop d'idées, ou alors pas du tout. |
Depuis un peu plus d'un mois c'est pire, je file sur Internet et je tape compulsivement «Onra». Onra est un artiste incroyablement prolifique, et sa discographie fait rimer quantité et qualité. De son vrai nom Arnaud Bernard (comment ça, ça casse tout ?), Onra est un producteur parisien qui met du hip hop dans tout ce qu'il mange depuis qu'il a 10 ans. [Avis à mes camarades toulousains : cet Arnaud Bernard n'a vraiment rien à voir avec la place toulousaine sur laquelle on vous vendra des clopes pleines de foin.] Je disais donc hip-hop, même si les goûts de cet excité de la platine sont en fin de compte emblématiques de l'éclectisme des artistes de la scène trip-hop : soul des années 80, bandes originales de films Bollywood, vinyles de musique traditionnelle vietnamienne, tout y passe. Sa musique pourrait être comparée à des artistes tels que Chinese Man ou Wax Tailor. Mais ça tape souvent un chouïa plus haut : les instrus d'Onra font penser à celles du génie J Dilla (qui réutilise ici le même genre de samples de musique asiatique) ou encore (soyons fous) à celle du tout aussi génial Flying Lotus.
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Notre chevelu français possède de toute façon sa touche à lui et le mieux que vous puissiez faire pour vous en rendre compte, c'est d'écouter ! Le dernier album d'Onra, Long Distance, se focalise sur le funk 80's et s'est ramassé un bon petit 8/10 par Pitchfork (ouais ok, ça veut rien dire mais en l’occurrence j'adhère). Pour les amateurs de soul on recommande chaudement l'album Tribute, premier opus qu'Onra a co-réalisé avec son ami Quetzal en 2006. Les deux lurons y font revivre quelques merveilles de la musique noire tout en rendant aussi hommage aux grands (Nina Simone, Dionne Warwick, Isley Brothers, Creative Source). Les amateurs d'un hip-hop plus axé world music feraient bien de se jeter sur son album Chinoiseries : un album qui réconcilie tellement le hip hop et la musique traditionnelle asiatique qu'il vous donnera même envie de sampler l'épicier chinois en haut de votre rue.
Dans la veine revival 80's : Onra feat. Oliver DaySoul-Long Distance (Long Distance, 2010)
mardi 8 février 2011
Le Stupeflip Crou ne mourra jamais.
Le stup est sûrement la meilleure chose qui pouvait arriver au monde en ces temps troublés. Face au capitalisme décadent et insidieux qui gangrène chaque jour un peu plus nos pauvres espoirs d'êtres humains, le stup semble la seule alternative valable au suicide et à la démence, malgré les similitudes notables de ces différentes solutions. Voila pourquoi après une longue attente, l'arrivée du 3eme album du Stup n'est pas un évènement à prendre à la légère, comme les médias occidentaux tentent de nous le faire croire en refusant à King Ju et à sa clique la couverture médiatique qui leur revient de droit. Dieu merci, John Lennon Is Dead se refuse au diktat de la pensée unique et vient dispenser la bonne parole aux foules apeurées et aisément manipulables : Tremblez bande de pucelles, ILS sont revenus.
Le premier album du Stupeflip crou était une révélation, une immense claque dans la gueule pour le monde entier, poussant le vice jusqu'à envahir le plateau de Top of the Pop pour leur rappeler ce que c'était d'en avoir vraiment. La religion du stup était un album sans concession, qui donnait à voir aux pauvres ahuris que nous étions alors la grandeur et la puissance du stup, en tant qu'organisation religieuse absolutiste. Que dire du troisième? Sans tourner autour d'un concept clairement défini, l'album suinte le crou, et oscille allègrement entre ritournelle pop année 80 (Merci pop-hip) et violence musicale rap/rock, tout en allant parfois faire un tour vers les sonorités franchement electro/cold wave. On pense aux Residents, toujours un peu quand on écoute le crou, et puis rapidement on s'en fout, on pense au stup et puis c'est tout. Accouché dans la douleur, cet album qui aura mis longtemps à voir la lumière du jour est le digne descendant des précédents opus, dont il semble prendre la suite directe. Les lyrics de Ju sont toujours excellents, au vitriol et à mi chemin entre foutage de gueule et désespoir total. Les titres comme "la Menuiserie" ou "Stupeflip Vite" respirent le glauque et le dégueulasse, la peur et la folie. Le reste de l'album ne détone pas, et on retrouve au fil des chansons tout le petit univers du Stup, sa religion, ses membres éminents, ses nouveaux membres, et même une chanson dédiée à Mylene Farmer. Des guitares qui grincent, des gens qui crient et des basses qui claquent, on en demandait de toute façon pas plus. On regrettera peut être les quelques trips pop acidulés façon Pop-Hip, mi-serieux mi-relous. Mais c'est le prix à payer pour le reste de l'album, qui est lui irréprochable. Stupeflip, c'est un peu le seul groupe francophone que j'accepterai de défendre corps et âme, quoiqu'il arrive et quelles qu'en soient les conséquences. Ils le valent bien.
Links :
Stupeflip - La Menuiserie
Stupeflip - Stupeflip Vite (Rutube mon gars, respecte.)
Le site officiel du Stup, pour acheter l'album comme une petite groupie consommatrice
Le premier album du Stupeflip crou était une révélation, une immense claque dans la gueule pour le monde entier, poussant le vice jusqu'à envahir le plateau de Top of the Pop pour leur rappeler ce que c'était d'en avoir vraiment. La religion du stup était un album sans concession, qui donnait à voir aux pauvres ahuris que nous étions alors la grandeur et la puissance du stup, en tant qu'organisation religieuse absolutiste. Que dire du troisième? Sans tourner autour d'un concept clairement défini, l'album suinte le crou, et oscille allègrement entre ritournelle pop année 80 (Merci pop-hip) et violence musicale rap/rock, tout en allant parfois faire un tour vers les sonorités franchement electro/cold wave. On pense aux Residents, toujours un peu quand on écoute le crou, et puis rapidement on s'en fout, on pense au stup et puis c'est tout. Accouché dans la douleur, cet album qui aura mis longtemps à voir la lumière du jour est le digne descendant des précédents opus, dont il semble prendre la suite directe. Les lyrics de Ju sont toujours excellents, au vitriol et à mi chemin entre foutage de gueule et désespoir total. Les titres comme "la Menuiserie" ou "Stupeflip Vite" respirent le glauque et le dégueulasse, la peur et la folie. Le reste de l'album ne détone pas, et on retrouve au fil des chansons tout le petit univers du Stup, sa religion, ses membres éminents, ses nouveaux membres, et même une chanson dédiée à Mylene Farmer. Des guitares qui grincent, des gens qui crient et des basses qui claquent, on en demandait de toute façon pas plus. On regrettera peut être les quelques trips pop acidulés façon Pop-Hip, mi-serieux mi-relous. Mais c'est le prix à payer pour le reste de l'album, qui est lui irréprochable. Stupeflip, c'est un peu le seul groupe francophone que j'accepterai de défendre corps et âme, quoiqu'il arrive et quelles qu'en soient les conséquences. Ils le valent bien.
Links :
Stupeflip - La Menuiserie
Stupeflip - Stupeflip Vite (Rutube mon gars, respecte.)
Le site officiel du Stup, pour acheter l'album comme une petite groupie consommatrice
jeudi 3 février 2011
The Wendy Darlings : Meilleur groupe de Pop-Rock du monde depuis 1492.
Il est assez rare que je puisse dire d'un groupe actuel "j'ai tous leurs vynils" en sautillant comme une groupie frénétique, cela me manque d'ailleurs terriblement dans la vie de tous les jours. C'est pourtant une des multiples qualités des Wendys Darlings, petit groupe de rock clermontois à tendance retro pop, qui a probablement du sortir un cd ou deux, mais dont je ne possède que deux 45 tours que j'ecoute regulierement, chose rare pour ce genre de support certes mignon mais tout de même assez contraignant.. Quelque part entre les Moldys Peaches (Pour le coté garage/chaotique) et Pavement ( Pour le coté euh... garage/chaotique aussi.), les Wendy Darlings dispensent une énergie surprenante et communicative dans des riffs d'une efficacité rare. Mais tout aussi à l'aise avec les balades les plus pop, le groupe fait preuve d'un sens surprenant de la mélodie entêtante et de la ritournelle que l'on retient trop facilement, au point qu'on pourrait presque leur en vouloir de s'introduire avec une telle persistance et une telle facilité dans nos esprits.
Un petit univers à mi chemin entre le SM et le rose bonbon, follement sixties sans jamais être ringard, les Wendys Darlings réalisent l'exploit de me faire trouver la langue allemande sexy, ce qui relève du miracle tant mon aversion pour le vocable germanique est grande. Bien sur, tout n'est pas parfait. On sent ici et la quelques petits tâtonnements, un enregistrement un peu chaotique, des voix pas toujours très justes, et des performances sur scène mémorables à défaut d'être techniquement irréprochables... Mais loin de nuire à l'ensemble, tout ça rend le groupe un peu plus chaleureux, vivant et authentique. La voix inimitable de la chanteuse, qu'on croirait née pour chanter dans un groupe de ce genre, des instrus simples et efficaces qui fonctionnent à chaque fois, cela peut sembler trop beau pour être vrai mais pourtant les Wendys semblent avoir trouver la recette magique pour systématiquement éviter d'être chiant. Ces gens la jouent du rock, avec tout ce que ça implique d'approximation, d'énergie et de joie de vivre, sans jamais chercher à "trop en faire" et c'est une qualité suffisamment rare pour être mentionnée aujourd'hui.
Links :
The Wendy Darlings - Enormous Pop
The Wendy Darlings - Kojak sucks lollipops in HELL
The Wendy Darlings - Sunday So Bored
Un myspace rempli de musique , rien que pour vos beaux yeux.
Attention, il semblerait que beaucoup de groupes utilisent le nom The Wendy Darlings. Méfiez vous des imitations ! |
Un petit univers à mi chemin entre le SM et le rose bonbon, follement sixties sans jamais être ringard, les Wendys Darlings réalisent l'exploit de me faire trouver la langue allemande sexy, ce qui relève du miracle tant mon aversion pour le vocable germanique est grande. Bien sur, tout n'est pas parfait. On sent ici et la quelques petits tâtonnements, un enregistrement un peu chaotique, des voix pas toujours très justes, et des performances sur scène mémorables à défaut d'être techniquement irréprochables... Mais loin de nuire à l'ensemble, tout ça rend le groupe un peu plus chaleureux, vivant et authentique. La voix inimitable de la chanteuse, qu'on croirait née pour chanter dans un groupe de ce genre, des instrus simples et efficaces qui fonctionnent à chaque fois, cela peut sembler trop beau pour être vrai mais pourtant les Wendys semblent avoir trouver la recette magique pour systématiquement éviter d'être chiant. Ces gens la jouent du rock, avec tout ce que ça implique d'approximation, d'énergie et de joie de vivre, sans jamais chercher à "trop en faire" et c'est une qualité suffisamment rare pour être mentionnée aujourd'hui.
Links :
The Wendy Darlings - Enormous Pop
The Wendy Darlings - Kojak sucks lollipops in HELL
The Wendy Darlings - Sunday So Bored
Un myspace rempli de musique , rien que pour vos beaux yeux.
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